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Une pépite belge

Photo du rédacteur: Ronald Vander MarenRonald Vander Maren

Nous vous proposons aujourd'hui l'interview (DH) de l'une de nos jeunes pépites belges, Charles De Ketelaere, qui évolue actuellement au Club de Bruges :

"C’est pour le journal de quel jour ?" Charles De Ketelaere ne pose pas la question pour lui.

"C’est pour ma maman qui aimerait l’acheter pour le lire."

La demande résume bien le gamin de 19 ans. Simple, souriant et même parfois blagueur. Aucune arrogance ne transparaît de son discours. Le numéro 90 du Club a pourtant été l’une des sensations de la saison.

Charles, d’après les échos, vos deux premiers matchs rassurent. Votre percée n’était donc pas due au hasard ? (Il sourit) "Ça se passe bien. Mais c’est assez tuant car on a de grosses semaines et la forme n’est pas toujours idéale au moment du match."

Avez-vous remarqué de grosses différences avec les conditions actuelles ? "Peu, honnêtement. On bosse toujours comme des fous." (rires)

Nous avons l’impression qu’après deux amicaux, Bruges fait déjà peur…

"On est comme ça, on veut tout gagner et c’est le cas pour l’instant. Nous allons dans la bonne direction. Le groupe tourne déjà très bien."


Le club annonce vouloir faire le doublé championnat-Coupe ! "C’est comme ça chaque année maintenant. (sourire) Mais on a surtout cette finale de Coupe qui arrive déjà bientôt."

C’est bizarre, non, ce match décisif pour commencer ?

"Oui, le contexte est évidemment particulier surtout que ce sera ma première finale. Je suis déçu qu’il n’y ait pas de fans. Un Heysel rempli doit être une expérience folle mais je plains surtout les supporters qui n’ont droit à rien ou pas grand-chose. Ailleurs, ces huis clos se passent bien donc continuons à rester prudents."


Vous allez jouer contre une demi-équipe de l’Antwerp. C’est gagné d’avance, non ?

"Certainement pas. Ces joueurs qui n’ont pas trop pu se montrer ont la motivation de se mettre en avant. Peu importe qui joue en face, que ce soit le premier ou le troisième gardien, c’est un match très chaud quoi qu’il en soit. J’en ai vécu des matchs contre l’Antwerp et même en U10 ça se bouscule."


Vivre son premier titre sans pouvoir le fêter, ça fait quoi ?

"Je dis toujours que je préfère être champion en période de corona que finir deuxième où tu ne fêtes quand même pas non plus… La fête, c’est un bonus qu’on n’a juste pas eu."


Avec la CBAS qui donne raison à Waasland-Beveren, un petit risque existe que vous ne soyez plus champion…

"Ce serait bizarre de nous retirer le titre. Ce serait vraiment injuste. Nous étions loin en tête. Toute personne neutre dirait qu’on mérite ce trophée. Je suis cela de près via les médias mais ce n’est pas un sujet de prédilection dans le vestiaire. Nous devons avoir une ambition similaire à l’Ajax"


La direction annonce qu’elle compte rapidement se positionner pour remporter l’Europa League…

"Moi aussi je veux gagner l’Europa League. Et si vous me posez la question, j’aimerais aussi remporter la Ligue des champions. C’est juste un discours qui prouve que le Club est ambitieux.


N’est-il pas plus raisonnable de viser le deuxième tour de la Ligue des champions ?

"Nous sommes tellement dépendants du tirage. Le PSG et le Real, c’est presque injouable. L’Ajax a su aller en demi-finale. Nous ne sommes pas aussi loin dans notre évolution qu’eux mais nous devons avoir une ambition similaire."


Le Club Bruges a-t-il encore peur des grosses pointures européennes ?

"Nous avons en tout cas montré que nous voulions jouer notre jeu sans se retenir. Le Club veut encore grandir et n’est pas satisfait de trois titres en cinq saisons. Le nouveau stade va encore faire passer Bruges au niveau suivant. À nous d’en faire de même sur le terrain. J’espère toujours rester aussi tranquille."


Vous rentrez dans la saison la plus importante pour un joueur : celle de la confirmation…

"On m’a dit ça mais je n’y avais pas du tout pensé. Je ne sais pas comment je vais évoluer et je ne peux pas vraiment me dire que ce moment est le plus important. La saison passée était cruciale. Je devais m’accrocher pour rester dans le groupe. Je ne ressens pas spécialement la pression extérieure. Depuis mon premier match, je me mets moi-même une certaine pression afin de ne pas me relâcher." Vous pensez déjà comme un adulte... "J’espère toujours rester aussi tranquille. (rires) J’ai peut-être juste ça en moi. Certains vont peut-être dire que je suis trop calme mais c’est ma façon d’être. J’espère le rester (rires). C’est peut-être aussi une question d’équilibre. Je suis juste heureux. J’ai la chance d’être bien entouré. Dans le privé et au club. Tout est fait pour que je puisse me concentrer sur le football. Je n’ai pas du tout de pression de ma famille."

Avez-vous changé de statut dans le vestiaire ? "Je ne le sens pas mais je le vois sur le terrain. L’année passée, je me concentrais sur d’autres choses que maintenant. Je me demandais si j’aurais le niveau alors que j’espère désormais être titulaire le plus souvent possible. Ce n’est pas parce que la pression est différente que je peux fainéanter dans mon fauteuil. Je ne compte pas le faire de toute façon."

Êtes-vous surpris d’avoir percé ? "Un peu. Tout s’est fait par étapes. J’ai d’abord voulu rester dans le groupe, avoir du temps de jeu, marquer, être titulaire puis être important. Tout s’est enchaîné mais ça peut vite aller dans l’autre sens donc je ne m’enflamme pas.

Vous êtes prêt à encaisser un moment de creux ?

"J’avoue ne pas vouloir y penser mais je suis prêt à le gérer. J’ai connu ça chez les jeunes. Cette expérience pourra aider si j’ai un souci. Je m’en suis sorti grâce au travail et au désir d’être meilleur tous les jours et tirer le maximum de mon potentiel. Peut-être que ce sera au Club Bruges, peut-être au Real Madrid mais aussi peut-être en D2."

Avez-vous un plan de carrière ? "J’ai encore trop à prouver pour ça au club. Tout le monde est content de la situation actuelle. Moi pas. J’ai toujours été dur envers moi. Je me demande si un jour je serai content de moi. Après ma carrière peut-être." (rires)

Ne vous êtes-vous jamais dit que vous alliez au moins rester deux ans avant de tenter le grand saut ? "Je suis d’accord avec le fait d’attendre. Il faut être prêt avant de franchir un cap. Je sais que beaucoup de clubs suivent notre championnat mais je ne me tracasse pas avec ça. En regardant Hans, j’ai beaucoup grandi"


Marc Degryse a comparé votre éclosion à la sienne. C’est un beau compliment…

"J’ai vu cet article. Je sais qu’il a été un excellent joueur mais je ne l’ai jamais vu jouer sauf en tombant sur des images. De ce que j’ai compris, j’ai encore beaucoup de boulot pour arriver à son niveau."


Êtes-vous un numéro 10 comme lui ?

"Je suis incapable de vous dire à quelle position j’évoluerai à l’avenir. J’ai joué dans l’entrejeu toute mon enfance et cette saison j’étais quasiment attaquant. Je m’y suis bien plu aussi. Je n’avais jamais joué dos au but mais j’ai trouvé ça sympa d’être si proche du but. En fait, j’étais plus surpris d’avoir le niveau pour jouer au Jan Breydelstadion qu’étonné de savoir jouer un cran plus haut."


Hans Vanaken a aussi cette polyvalence…

"Quand tu es aussi fort que lui, tu peux jouer partout, hein."


Quelle est votre meilleure arme ?

"Créer des opportunités. J’ai aussi un bon moteur qui me permet de beaucoup courir. Quand j’utilise ces deux choses, ça passe parfois." (sourire)


Nous aurions dit votre capacité à vous retourner en toute situation…

"J’ai toujours rapidement pivoté car mon but est d’aller le plus possible devant. Je n’aime pas remettre en retrait. Je perdais souvent le ballon par le passé car je me retournais toujours."


Votre défaut principal est-il le manque d’efficacité ?

"Je dois devenir plus décisif, oui. Mais je pense que cela viendra avec le temps. Tout était nouveau pour moi. J’ai dû m’adapter à des défenseurs très costauds et des milieux défensifs bien en place. Même mes passes ont dû évoluer. Je dois aussi travailler plus dur pour arracher des ballons."


Demandez-vous conseil à Hans Vanaken ?

"Je le regarde beaucoup. Il a les meilleurs pieds du pays. Prenez ses frappes au but. Il n’envoie jamais des obus, préférant placer. L’année passée, je mettais de la puissance dans toutes mes frappes. Le coach m’a dit de ne plus shooter comme une mule et en regardant Hans, j’ai beaucoup grandi."


Comprenez-vous la comparaison entre Vanaken et vous ?

"C’est sympa d’être comparé à lui. On a la même taille et la même position mais je me considère loin de son niveau. C’est quand même le double Soulier d’or. Gardons les pieds sur terre, j’en suis loin. Il a une facilité à marquer et donner des assists tout en restant cool."


Sauf avec l’arbitre !

"Oui. (rires). Il reste respectueux. Il râle juste parce qu’il veut tout gagner."


Comment vous comportez-vous dans le vestiaire ?

"Je ne suis ni dans mon coin ni en train de parler à tout le monde. Dans de petits groupes, j’ose donner mon avis. Je ne suis pas le Clinton Mata de l’équipe qui parle beaucoup et met l’ambiance." (rires)


Et sur le terrain ?

"Là, je crie."


On nous a glissé que vous étiez un patron chez les jeunes. Rêvez-vous du brassard de capitaine ?

"Je l’étais chez les jeunes donc j’ai un peu ça en moi mais je ne vais pas commencer à réclamer le brassard hein. (rires) Je suis loin des capitaines récents comme Simons, Vormer ou Vanaken. Je ne vais certainement pas me comparer à ces grands joueurs."







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