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Les statistiques de Samuel Bastien

Depuis le départ du Roumain Razvan Marin à l'Ajax, Samuel Bastien a pris une autre dimension à Sclessin et a d'ailleurs recueilli l'unique suffrage rouche du bulletin de vote de son coach Michel Preud'Homme lors du dernier scrutin du Soulier d'or (remporté pour la deuxième fois d'affilée par Hans Vanaken). Et coïncidence ou non, au moment d'écrire ces lignes la saison dernière, les trois matches de championnat disputés par le Standard sans Bastien se sont d'ailleurs soldés par autant de défaites.


"Le coach doit parfois me rappeler à l'ordre". Il le sait et le reconnait volontiers. Son jeu casse les lignes de l'adversaire... et la voix des fans dans les gradins.

Electrique, dynamique, toujours vers le but adverse. À chaque match, il réalise 1,28 progressive run, ces courses balle au pied qui font gagner plusieurs mètres de terrain à l'équipe.

"Il a une très bonne accélération balle au pied", souligne son ancien sélectionneur chez les espoirs, Johan Walem. Un autre atout pour conquérir le cœur des supporters rouches.

Il y a les milieux qui caressent soigneusement le ballon, et ceux qui le maltraitent, comme s'ils voulaient l'obliger à aller plus rapidement vers ces zones où la sphère est âprement disputée. Bastien appartient à la deuxième catégorie, celle qui a pris le contrôle du football ces dernières années. Ses déplacements s'expriment à merveille dans le 4-3-3 progressivement mis en place cette saison par Preud'homme, laissant le seul Gojko Cimirot devant la défense pour permettre à Bastien de s'infiltrer, avec ou sans le ballon.

Le dynamiteur des Rouches sent les espaces, et parvient à les conquérir par son dynamisme. "Il sait enchaîner les kilomètres et les sprints", raconte Renaud Emond. Héritage des rudes préparations italiennes, où les joueurs passent des semaines dans les montagnes sans voir l'ombre d'un ballon ? Le jeu de Samuel déborde d'intensité, ce qui lui permet de compenser sa technique pure parfois limitée. Si on arrive sur le ballon avant que l'adversaire referme l'espace, il n'y a plus besoin de le dribbler.

La saison dernière, Bastien a récupéré 55 ballons dans le tiers offensif du terrain et 19 de ces récupérations ont immédiatement été suivies d'un tir, dont deux ont terminé au fond des filets adverses. Le namurois est le roi du "deuxième ballon", toujours bien placé et plus vif que ses adversaires. Sur ses 55 récupérations, 42 ont eu lieu dans ce que les statisticiens appellent "la zone 14", à savoir le prolongement axial de la surface de réparation, jusqu'aux 30 mètres.

Aux abords de la surface, Samuel Bastien a pris le temps de soigner ses mouvements et ses frappes. S'il tire autant que la saison dernière (1,12 tir par match), il a gagné en précision (de 33% à 43% de tirs cadrés), et inévitablement augmenté son rendement face au but adverse. Parmi les joueurs qui occupent des postes semblables chez les concurrents principaux des Rouches, seul Albert Sambi Lokonga cadre plus souvent, sans toutefois trouver le chemin des filets.

Là où beaucoup de joueurs ont tendance à frapper le plus fort possible, Bastien a décidé de mettre la dynamite de ses tirs au second rang pour se concentrer sur leur précision : en neuf tirs cadrés depuis l'extérieur de la surface cette saison, le Diablotin a fait trembler les filets à trois reprises.

Le football de transition installé par Michel Preud'homme est une aubaine pour exprimer ses qualités. Le schéma rouche passe souvent par lui, partant d'un jeu long de Laifis vers l'attaquant qui lui permet de rôder là où aboutira la déviation, ou d'un décrochage de Mehdi Carcela qui lui permet de plonger dans l'espace libéré par le déplacement de son coéquipier et de se rapprocher du but adverse. Plus les lignes s'étirent, plus son besoin d'espace est assouvi et son dynamisme mis en valeur. "Il est très fort dans les transitions", détaillait Emond. Notamment grâce à une faculté à déclencher ses gestes plus vite que les autres.

Dans la zone de vérité, Samuel Bastien a appris à utiliser ses atouts pour se mettre en lumière. Ses qualités d’infiltration s'expriment surtout sans ballon, par des appels de balle toujours verticaux qui malmènent l'adversaire dans les zones les plus chaudes. Les rêves de numéro 10 ont progressivement été rangés au placard, quand les qualités du Belge ont semblé incompatibles avec la vie dans une zone du terrain où il faut une maîtrise technique hors du commun pour transformer les passes reçues dos au jeu en occasions créées, dans la densité des lignes défensives adverses. Bastien n'a pas les atouts requis pour attendre le ballon, donc il va le chercher. Le plus haut possible. De quoi, forcément, le rendre plus décisif.

Avec 0,15 but et 0,15 passe décisive par match, Bastien fait partie des références nationales en termes d'efficacité à son poste. Parmi les milieux du haut du tableau, seul Ryota Morioka marque plus souvent que lui, aidé par une saison entamée au poste de numéro 10 et quelques penalties transformés. En termes de passes décisives, derrière l'intouchable Ruud Vormer, il vogue dans les mêmes eaux que Sambi Lokonga, Morioka et Vadis Odjidja.

Le tout avec une qualité qui le fait surperformer, puisque Bastien se montre décisif 0,3 fois par match avec un total d'expected goals + expected assists par 90 minutes qui grimpe "seulement" à 0,19. Parmi les joueurs avec lesquels il a été comparé, il est le seul à être dans ce cas. Et quand de tels chiffres s'étalent tout au long d'une saison, cela commence à ressembler à autre chose qu'à de la chance.




(source principale : Sportfootmag)



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