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On fait le bilan calmement en s'remémorant chaque instant...

Photo du rédacteur: Ronald Vander MarenRonald Vander Maren

Depuis son lieu de vacances où il se repose avant de revenir préparer les prochaines échéances, Roberto Martinez est revenu au micro de la RTBF sur ses 4 années à la tête des Diables Rouges à travers 6 moments qui ont marqué son règne en tant que sélectionneur.

3 août 2016 : La présentation officielle


Je ne m’attendais certainement pas à rester 4 ans. C’est passé très vite, et c’est souvent signe qu’on s’amuse bien. Quand on voit le nombre de joueurs qui sont passés par chez nous, qui se sont développés jusqu’à devenir Diable rouge, on peut dire qu'on a créé un processus. C’est 4 ans d’un travail acharné qui nous permettent de regarder vers le futur. C’était une plongée dans l’inconnu. J’ai entraîné des équipes de Premier League où on passait tout notre temps à prévoir le match suivant. La dynamique en coachant une équipe nationale est autre. En arrivant, je connaissais les joueurs puisque j’en avais dans mon équipe (ndlr : Lukaku et Mirallas) ou j’avais l’habitude de jouer contre eux. Je connaissais leur incroyable potentiel. Quand j'y repense, j'ai connu pas mal d'émotions différentes. Je connaissais l’engouement autour des Diables, mais j’ai aimé prendre le temps de comprendre ce que les Diables rouges représentaient pour les gens. Nos fans sont assez uniques dans le monde du football.


1er septembre 2016 : Premier match, face à l'Espagne.


Pour moi, c'était un bon test pour comprendre les points qu'il fallait travailler. Les fans n'étaient pas contents du résultat à l'Euro 2016 et ils le faisaient savoir. C'est à ce moment-là que j'ai compris que j'avais fait le bon choix : j'ai trouvé ici la pression et l'intensité que j'aimais dans le football anglais. Ce jour-là, c'est une défaite qui nous a permis d'avancer.

J'avais observé Origi en amical juste avant la sélection, il avait été convaincant avec Liverpool en 9.

A refaire, changeriez-vous quelque chose dans la manière avec laquelle vous avez géré le cas Nainggolan ?

Notre relation était correcte et professionnelle. Il a raté des rassemblements à cause de blessure ou d’autres indisponibilités. Il a été un joueur important. Puis il y a eu l’avènement d'autres joueurs, comme Dries Mertens, qui ont pris un rôle important. En tant que sélectionneur, il faut rester neutre. Chacun a sa propre opinion, ses préférences. La seule chose qui importe, c’est l’équilibre de l’équipe. Surtout maintenant que nous avons une génération aussi talentueuse. On n’a jamais eu de problème, pas même avec Radja.


6 septembre 2016 : Découverte du 3 arrière


A Chypre, quelque jours après ce match contre l'Espagne, vous innovez en installant un trois arrière. Qu'est-ce qui vous a mis la puce à l'oreille ?

On a beaucoup de qualité en défense centrale avec Vincent Kompany, Jan Vertonghen, Toby Alderweireld, Thomas Vermaelen. Ce sont des joueurs expérimentés et je trouvais dommage de devoir en décaler un comme back gauche. A droite, Thomas Meunier présentait un profil de back droit très offensif. En mettant trois joueurs à l'arrière, on se permettait de pouvoir placer plus de joueurs offensifs. On a résolu le problème de la concurrence entre Hazard et Carrasco à gauche, on a pu avoir deux numéros 10 en libérant Dries Mertens. On est repassé à 4 derrière face à la Bosnie, mais vu la blessure de Jordan Lukaku, on adopté définitivement le 3 arrière. Sauf à quelques moments, mais on y reviendra...


Juillet 2018 : Le Brésil


J'aime souligner que les meilleurs moments, ce sont les joueurs qui les font. Quand on a décollé de Belgique pour partir en Russie, j'ai senti la concentration et la détermination de l'équipe. Mais si je devais retenir une chose, ce serait ce match contre le Brésil. Il faut rappeler que c'est la seule équipe qui a gagné cinq fois le trophée. Pendant 70 minutes, on a joué un match tactique parfait. Dans les dix dernières minutes, on a montré ce que c'était de tenir. Le Brésil restera le meilleur moment.

En Coupe du monde, on a pas le temps de préparer beaucoup les matchs. On a abordé la préparation de ce match d'une manière assez radicale : le Brésil n'avait plus concédé deux buts depuis deux ans. On avait observé leur mise en place et on s'était rendu compte qu'en ayant une tactique solidaire, on pouvait faire quelque chose. J'ai demandé à Lukaku et Hazard de prendre chacun un flanc et de profiter de chaque espace en un contre un. L'idée était aussi de profiter de la vision d'un Kevin De Bruyne un peu avancé en tant que faux numéro 9. On avait énormément travaillé ces principes, il fallait simplement les assembler au sein d'une seule rencontre.

Il y a une vraie amertume chez les supporters par rapport à la demi-finale contre la France. Chacun y va de son "et si ?" : "et si" Thomas Meunier n'avait pas pris cette carte jaune, "et si" Lloris n'avait pas dévié ce tir d'Alderweireld. Et vous, vous avez des "et si" ?

Evidemment. Perdre Thomas Meunier nous a trop affecté, car on a du changer Nacer Chadli de place également et l'équilibre de l'équipe a bougé. Aujourd'hui, d'autres solutions ont émergé comme Timothy Castagne qui est capable de performer sur les deux ailes. Aujourd'hui, on serait mieux équipé s'il fallait jouer ce genre de matchs. La France a joué de manière très claire d'un point de vue défensif. Ils ont mérité la victoire, il n'y a rien à dire. Mais je ne changerais rien à notre parcours parce qu'on a tout bien fait, sans quoi on n'aurait pas marqué autant de buts pendant ce tournoi. On a aujourd'hui une équipe plus complète, qui peut gérer les absences de certains.


18 novembre 2018 : Fiasco suisse


Parfois, il faut reculer pour mieux sauter. L'attitude des joueurs au début de cette rencontre était remarquable, puis on n'a pas su gérer la rencontre. Ca a été douloureux pour tout le monde. Mais je suis convaincu que c'est grâce à ce revers que nous avons enregistré un 30 sur 30 dans la campagne qualificative pour l'Euro. Quand nous avons joué contre la Russie à Saint-Petersbourg, nous nous sommes retrouvés dans une situation similaire : nous menions 0-2 à l'extérieur chez un concurrent direct, et cette fois-là nous avons réussi à l'emporter.


Décembre 2022 : Crépuscule de la génération dorée


A la base, je venais en Belgique pour un tournoi et pour découvrir le football international. Puis je me suis senti à l'aise dans la culture. Peut-être que dans un an, les fans voudront me jeter. On travaille pour être prêt pour la prochaine compétition. D'abord la Nations League, puis l'Euro, puis les qualifications pour le Coupe du monde 2022. On travaille désormais au développement des joueurs nés en 2002, 2003... Et ils sont très bien. La Belgique sera quoiqu'il arrive dans une bonne position pour briller dans le futur. Il y a un projet sain et des opportunités attrayantes. On est ambitieux à la fédération, pour le match qui se déroule demain mais aussi pour ceux de 2023 ou 2024.




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