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Focus sur Clinton Mata

Photo du rédacteur: Ronald Vander MarenRonald Vander Maren

Au sommet de son art avec le Club Brugge K.V., Clinton Mata n’en finit plus d’épater la galerie... au point de faire l’unanimité auprès de ses adversaires, à qui il rend habituellement la vie impossible 90 minutes durant.

Lorsque l'on évoque son passé, il reconnait humblement que personne n’aurait parié un centime sur sa réussite actuelle, mais il insiste sur le fait que le travail finit toujours par payer.

Originaire de Verviers, le solide et très agile arrière droit de 27 ans a connu un parcours atypique, loin de la formation standard... sans mauvais jeux de mots. En effet, durant sa jeunesse, et contrairement à la plupart des joueurs pros actuels, Clinton Mata évolua à son propre rythme, dans des petits clubs de campagne, loin de toute la pression inhérente aux centres de formation.

Remarqué par le Standard de Liège et invité à plusieurs reprises à venir y passer des tests, Mata fut recalé à chaque fois. Il continua ainsi à faire son petit bonhomme de chemin dans des clubs moins huppés, mais au sein desquels il prenait énormément de plaisir ... ce qui reflète bien son caractère.

Recruté par Visé peu de temps avant son 16e anniversaire, ce n’est qu’à l’âge de 19 ans qu’il intègra le noyau A du KAS Eupen et effectua ses premières joutes professionnelles, en seconde division. Evoluant initialement au poste d'ailier, il fut ensuite repositionné un peu plus bas sur l'échiquier, au back droit. Il attira alors l'intérêt du Royal Charleroi Sporting Club qui le recruta en 2014.

Au Mambourg, ses débuts sont très difficiles. Felice Mazzu ne semble pas du tout compter sur lui. Clinton n'est que le 3e choix et doit faire preuve de patience, de courage et d’abnégation. Bien aidé par ses proches, il s’accroche, s'adapte au rythme de la D1 et mûrît jusqu’à devenir une valeur sure de notre championnat.

Ce nouveau statut lui vaut alors directement les faveurs des plus grands clubs belges, et notamment celles du Sporting d’Anderlecht qui lui fait les yeux doux... mais ce sera au KRC Genk qu’il signera à l’été 2017, sur base d’un prêt. Après une saison dans le Limbourg, et au terme d’une longue saga estivale durant laquelle les médias l’envoyaient à nouveau à Anderlecht, Mata rebondit finalement au Club de Bruges. A la recherche du digne successeur de Thomas Meunier, les blauw en zwart misent beaucoup sur le belge, international angolais. Car oui, Clinton Mata avait opté et joué en 2014 pour son pays d’origine... afin de faire plaisir à son papa. Il faut dire qu'à l'époque, il n’envisageait pas d’avoir un jour la possibilité d’évoluer au sein de la génération dorée actuelle des Diables Rouges. Il porta ainsi le maillot des « antilopes » à 8 reprises jusqu'en 2016. Depuis, il semble avoir jeté l'éponge avec la sélection... Mais il ne regrette pas : cela lui aura au moins permis de découvrir pour la première fois le pays de son papa qui fut également international angolais.

Le sélectionneur actuel de l'équipe nationale belge s'était pourtant montré très élogieux à son sujet en 2016 avant d'apprendre la mauvaise nouvelle... L'occasion pour l'arrière droit brugeois de commenter cette décision, lourde de conséquences :

"C'est dommage que je ne puisse plus jouer pour les Diables Rouges. C'est l'une des plus grandes équipes d'Europe et dans le système de Martinez, j'aurais pu être une valeur ajoutée ... Je préfère ne plus y penser sinon je vais me taper la tête contre le mur", avait-il conclu en rigolant lors d'un entretien réalisé par Het Laatste Nieuws.

Toujours très souriant, Clinton Mata préfère se pencher vers l’avenir et se focaliser sur ses prestations... Des prestations de haute volée d’ailleurs, au Club de Bruges où il est devenu un joueur indispensable pour les gazelles. En deux saisons, dont une première contrariée par plusieurs blessures, le brugeois s’est mué en machine à défendre, au point de devenir l’un des meilleurs arrières du championnat et d'être craint par ses opposants. Infranchissable, même lorsque les meilleurs dribbleurs du pays se présentent balle au pied face à lui, il affiche une pointe de vitesse, une agilité et une ténacité lui permettant de se sortir des situations les plus délicates, tout en gardant toujours son sang froid.

C’est bien simple, la seule défaite des gazelles en championnat durant la défunte saison, c'était à l'Antwerp, et Clinton Mata ne jouait pas. Ce jour-là, le très remuant Didier Lamkel Ze avait fait des ravages... sur le flanc droit de Bruges. L’entraineur des blauw en zwart, Philippe Clement, avait d'ailleurs souligné l'absence de Mata dans le debriefing d’après-match, pour expliquer la défaite.

Une analyse certes emplie d'amertume, mais qui prenait tout son sens lors du match retour, tant l’insaisissable Lamkel Zé du match aller semblait cette fois amorphe à côté d'un Mata des grands jours. Le lion camerounais n'avait pas effrayé le moins du monde l'antilope angolaise qui n'avait pas manqué de le narguer durant la rencontre...

Le secret de Clinton ? Constamment analyser le jeu des adversaires qu'il affronte, très utile notamment dans les duels en « un contre un », l’une de ses grandes spécialités. En outre, et selon ses dires, avoir été formé comme attaquant lui permet de mieux anticiper les déplacements de ses adversaires ... un point commun qu’il partage avec un certain Thomas Meunier. En 2018, Mata déclarait d’ailleurs ceci au sujet de l'ancien brugeois devenu parisien : « Il est l’un des meilleurs back droit au monde. Pourquoi pas suivre sa trace ?! Mais Meunier, c’est Meunier... et Clinton c’est Clinton ! ».

Un prénom peu courant :

"Je suis né en novembre 1992, au moment même où Bill Clinton venait d’être élu président des États-Unis. Je ne dis pas que mes parents étaient nécessairement des admirateurs de l’homme politique, mais celui-ci leur a donné l’idée. Pour eux, ce nom sonnait bien !", avait-il déclaré lors d’un interview pour la DH alors qu’il portait encore la vareuse zébrée.

Son coach actuel, Philippe Clement a déjà mentionné à plusieurs reprises son importance dans l’effectif brugeois. Mata est le facteur X du Club, à la fois défensivement et offensivement, que ce soit dans un système à 3 ou à 4 arrières. Conservant son sang-froid en toute circonstance, Mata s’adapte sans aucun problème et arrive généralement à tirer son épingle du jeu. Une aubaine pour n’importe quel entraîneur !

Habitué à évoluer sur le flanc droit, c’est l’ancien entraineur du Club de Bruges, Ivan Leko, qui l’avait replacé dans sa défense à 3 en 2018 lors des playoffs1. Et Clinton s'était révélé intraitable défensivement, mais également très à son affaire offensivement, n’hésitant pas à monter ballon au pied et casser les lignes adverses lorsque cela était possible.

Même s'il ne marque pas souvent étant donné son rôle dans le onze brugeois, on retiendra tout de même de Clinton Mata une frappe surpuissante des 30 mètres contre Gand ... ce qui lui valut d’ailleurs le titre du plus beau but de l’année 2019. Pour clore cet article et surtout pour le plaisir des yeux, je vous invite à revisionner ce goal de classe mondiale en cliquant sur le suivant :


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1 Comment


Erwin Germain
Erwin Germain
Sep 30, 2020

Clinton est devenu l'un des meilleurs joueurs du noyau. C'est super qu'il ait resigné ! Un grand avenir l'attend !

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